mercredi 7 février 2007

CHRONIQUE DE L'IMAGINAIRE COLLECTIF - 1938.1

Avec le vingtième siècle et l’avènement de l’ère de l’information, on prit conscience de l’accélération de l’histoire qui avait débutée avec l’avènement de l’ère industrielle. Les sciences faisaient des bonds de géant dans l’explication de l’univers qui nous entourait : le modèle de l’atome, la physique quantique, la théorie de la relativité, du Big Bang, de l’univers en expansion. Les télécommunications avaient fait de la Terre un vase clos. Les premières diffusions télévisuelles se répandaient et les premiers ordinateurs venaient de faire leur apparition. Les temps changeaient.

Le nouvel âge demandait de nouveaux mythes. Paraphrasant Nietzsche, la première mention du Surhomme dans la presse new-yorkaise parut en juin. Un individu doué de pouvoirs surhumains apparaissait tel un héros des temps modernes ici et là à travers la ville pour stopper un méfait, empêcher un accident ou arrêter quelque autre événement malheureux. Apparaissant dans un costume de couleurs primaires, capable de voler, possédant une force incroyable, des sens d’un acuité inouïe et la capacité d’émettre des ondes de chaleur intense, son souci de garder son identité secrète ne fit qu’aider à le faire entrer dans la légende. En outre, il se présentait comme venant d’un autre monde et désireux d’aider l’humanité.

La guerre des mondes de 1899 et le récent canular d’Orson Welles avaient laissés l’inconscient collectif stigmatisé par la peur de l’inconnu venu de l’espace, mais cette fois-ci l’étranger se présentait comme un bienfaiteur. Utilisant son costume à la fois pour camoufler son identité et pour laisser une image forte de lui-même autant à ses alliés qu’à ses adversaires, le Surhomme allait faire école.


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