Pour ceux qui pourraient être intéressés à participer à une petite œuvre collective, voici un début de récit pour Lachnace. Laissez-moi savoir qui aimerait embarquer dans cette aventure improvisative :
ENVOI NUMERO 1 (Ghislain)
Il ne détestait rien davantage q’un cadavre qui se refusait à mourir.
Normand LaChnace regardait le tracé blanc dessinant la silhouette d’un corps qu’on avait fait sur le sol. Toute cette affaire le contrariait.
Christophe Rive était mort quatre jours plus tôt, apparemment de mort naturelle. Un arrêt cardiaque tout bête. Rien de trop surprenant pour un homme sédentaire dans la cinquantaine. Son corps était volé chez le thanatologue le jour même pour venir s’échouer sur les rives du fleuve avec deux balles dans les dos tard dans la nuit. Le corps quittait la morgue de manière inexplicable. L’autopsie avait entre temps prouvé hors de tout doute que la mort était belle et bien due à un infarctus. Le lendemain, on le retrouvait dans un magasin grande surface, rayon des surgelés, avec un couteau dans le dos.
Ca s’annonçait mal. Le corps avait été découvert par le concierge vers les trois heures du matin alors qu’il lavait le plancher à grand coups de moppe et de savon fort qui sentait la morgue. Toute trace qu’aie pu laisser ceux qui l’avaient amené là avaient été effacées par l’eau chaude et le détergent.
LaChnace soupira. Son regard se porta sur les plats congelées qui reposaient derrière la vitrine voisine. Il s’imagina un instant tous ces poulets korma, poulets aux beurre, poulet strogonof, poulet aux citrons, poulet à l’organe, tous ces poulet quittant leur glaciaire pour se faire cribler de balles et souffrir quelque autre désécration.
On est bien peu de chose, se dit-il, se rappelant comment il avait lui-même désossé cet énorme dinde pour en extraire la viande restante, le lendemain du souper de l’action de grâce, chez sa mère. Un travail de cochon, comme il se plaisait à dire, alors que ses mains engluées s’engouffraient encore et encore dans les entrailles de l’énorme volatile.
Ca n’était rien en comparaison de ce qu’on pouvait voir dans un abattoir ou un centre de salaison. Il avait plusieurs fois visiter de pareils établissements, parfois pour marchander de somptueux morceaux au prix du gros, mais le plus souvent pour des raisons professionnelles, puisque tous les instruments utiles à dépecer artistiquement un cadavre embarrassant y abondaient. Il ne pouvait que sourire devant l’aseptisation clinique du rayon des surgelés, face à l’évacuation totale de toute nature et de toute vie dans ce qui était avant tout un présentoir à nourriture. Qui eut dit que ses boîtes aux couleurs vives contenaient ce qui avait autrefois été autant de volatiles emplumés et bien vivants.
A SUIVRE
2 commentaires:
Merci Ghislain, Heiile les gars. La chnace s appelle " Lachnace ou inspecteur Lachnace, pas Normand Lachnace. Je vais vous envoyer les photos de gun que j ai pour vos couvertures.
Bien reçu, maitre Norm.
Il va quand même falloir lui trouver un prénom - autre que Normand. Au téléphone, Normand et moi avons jasé de Balthazar ou Laurent. D'autres suggestions?
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